Ministre de la santé : « La communication alarmiste incite à la constitution de stocks ». L’UE annonce de nouvelles règles contre les pénuries
En ce qui concerne la pénurie de médicaments, « le véritable problème se situe au niveau de 30 médicaments. Nous suivons la question et il y a une « table ouverte ». C’est ce qu’a déclaré le ministre de la Santé, Orazio Schillaci, à la fin de son exposé sur la question devant la Commission des affaires sociales de la Chambre des députés. En ce qui concerne les médicaments manquants, « les Italiens peuvent être rassurés, il n’est pas nécessaire de constituer des stocks », a assuré Mme Schillaci.
Devant la commission des affaires sociales de la Chambre des députés, le ministre a noté qu’en ce qui concerne les pénuries de médicaments, « il faut également noter que la communication alarmiste de ces jours-ci génère ce que l’on appelle techniquement des « pénuries de rebond » : la thésaurisation du médicament par les patients, inquiets de disposer d’un stock d’un produit qui semblerait être en danger, renforce le pic de demande et crée de nouvelles tensions dans l’approvisionnement ».
« Le 11 janvier », a rappelé Mme Schillaci, « j’ai convoqué une table de travail permanente sur les achats de médicaments afin de définir l’ampleur réelle du phénomène » de pénurie « et d’indiquer des propositions de solution ». Le tableau a également été étendu aux « Nas et aux médecins généralistes ». Il en ressort que, a souligné le ministre, « une superposition de phénomènes de nature différente (augmentation des coûts liée à la situation internationale, pic de demande de médicaments saisonniers, polarisation sur quelques molécules des choix thérapeutiques proposés par les prescripteurs pour les maladies saisonnières, fin des difficultés de production liées à la pandémie de Covid) crée une tension dans l’approvisionnement de certains médicaments spécifiques, essentiellement anti-inflammatoires, anti-grippaux et antibiotiques ».
Compte tenu de la situation actuelle, Mme Schillaci a annoncé qu' »en plus de soutenir les initiatives de communication visant à clarifier la situation réelle des pénuries, il a déjà été décidé de procéder, après cette phase de crise médiatique, à une révision de la structure de la liste des pénuries, qui a déjà été discutée et approuvée lors du tableau technique des indisponibilités de l’Agence italienne du médicament Aifa, avec les parties prenantes : tous les médicaments sans importance significative seront retirés de la liste principale. Dans ce cadre, il sera également possible de définir et de promouvoir, en accord avec l’ensemble du réseau, d’autres initiatives de formation et d’information pour contribuer à accroître l’accès aux outils déjà disponibles (équivalents, galénique, importation) ».
« Pour l’avenir, d’autres interventions structurelles ont également été proposées en ce qui concerne la question des augmentations de coûts induites par la tension internationale : la réévaluation des prix des médicaments inférieurs au seuil de 5 euros, qui présentent un plus grand risque de perte de rentabilité, en fait par exemple partie ».
L’UE annonce de nouvelles règles contre les pénuries
« Nous proposerons des mesures législatives et non législatives pour améliorer l’accès et la disponibilité des médicaments et renforcer la sécurité de leur approvisionnement dans l’UE. La révision proposée de la législation pharmaceutique est attendue en mars et comprendra des obligations plus strictes en matière d’approvisionnement, une notification plus rapide des pénuries et des retraits et une plus grande transparence des stocks ». C’est ce qu’a annoncé la commissaire européenne à la santé, Stella Kyriakides, lors de la séance plénière du Parlement européen.
« D’autres mesures non législatives sont prises pour maintenir l’approvisionnement en médicaments pour les patients de l’UE. Notre objectif reste de garantir l’accès aux médicaments pour tous les patients qui en ont besoin et d’éviter toute perturbation du marché des médicaments dans l’UE », a-t-elle ajouté.