Les difficultés dans les pays étrangers sont aggravées par celles du marché intérieur dominé par des chaînes produisant, dans une large mesure, au-delà des frontières.
Le redémarrage post-Covid n’est pas facile pour l’industrie italienne de la mode junior, qui a clôturé l’année 2022 avec un chiffre d’affaires en baisse de 3,8% par rapport à l’année précédente, à 2,934 millions d’euros selon les estimations de Confindustria Moda.
Le secteur en difficulté entre des exportations en baisse et des importations en hausse de 20 %.
En 2019, avant la pandémie, les revenus avaient atteint 3,1 milliards d’euros. Les entreprises, traditionnellement petites et moins internationalisées que celles qui produisent pour les adultes (si l’on exclut les grandes marques qui produisent également des lignes pour enfants), peinent à trouver des débouchés à l’étranger (-8,8% d’exportations en 2022, jusqu’à 1,19 milliard, représentant 40,6% du chiffre d’affaires) et sont également en difficulté sur le marché intérieur, dominé par des chaînes qui produisent, pour la plupart, au-delà des frontières : l’automne/hiver dernier, les chaînes ont couvert près de 47% du marché junior en Italie (+17% de sell-out). Les importations 2022 ont explosé (+20%), tandis que la balance commerciale, qui a toujours été négative, a dépassé pour la première fois -1 milliard d’euros.
Le pari de la relance à Pitti
Et pourtant – malgré les difficultés du marché qui s’ajoutent à celles de la production, de l’approvisionnement en matières premières aux coûts de l’énergie – les entreprises italiennes parient sur une relance au Pitti Bimbo, le salon international de la mode junior qui s’ouvre mercredi 18 à Florence (jusqu’au 20 janvier) et qui présente dans cette 96e édition les collections pour l’automne-hiver 2023-2024 de 230 marques, dont 70% sont étrangères. Monnalisa, la seule société cotée en bourse dans le secteur de la mode junior, revient à la foire avec un défilé de mode à l’intérieur de la Fortezza da Basso, le lieu du salon où exposeront des noms tels que Miniconf (avec la marque Sarabanda et les licences Ducati et Superga), Dolce & Gabbana, Miss Blumarine, Antony Morato, Freddy, Naturino, Kickers, Rossignol, Fracomina, Mc2 Saint Barth, entourés de nombreuses marques de recherche et de niche. Entre le classique et la recherche, et donc entre la tradition et l’innovation, l’espace Smart Kids fait ses débuts, présentant des marques qui s’identifient à des mots comme urbain, streetstyle, high tech, sportswear, outdoor et indoor : une perspective proche du monde des enfants, explique Pitti, qui n’a pas peur de se mélanger et d’oser.