L’exploration du cosmos par le Télescope spatial James Webb. Nous avons récemment écrit sur l’analyse de la galaxie dans l’Univers primordial GN-z11 mais le JWST a également regardé (relativement) d’un peu plus près. La dernière image rendue publique concerne le nébuleuse NGC 604 située à 2,73 millions d’années-lumière de la Terre dans la constellation du Triangle, au sein de la galaxie spirale M33.
Cette nébuleuse est connue depuis très longtemps et étudiée par plusieurs télescopes (puisqu’elle a été découverte en 1784). Grâce au potentiel du Télescope spatial James Webb Cependant, il est possible de trouver de nouveaux détails et donc de développer des modèles pour les régions de formation d’étoiles, comme dans le cas du NGC 604. Les scientifiques ont déjà observé plusieurs nébuleuses avec des JWST mais celle-ci en particulier est l’une des plus brillantes en raison de la présence de nombreuses proto-étoiles qui illuminent le gaz et la poussière environnants.
Le télescope spatial James Webb et l’image de NGC 604
Selon un rapport conjoint de l’ESA et de la NASA en NGC 604 il y a plus de 200 étoiles (de type B) au début de leur vie. Leurs masses peuvent être considérables puisqu’elles atteignent 100 fois celle du Soleil. Les fortes concentrations d’étoiles et leur relative proximité de la Terre permettent une étude approfondie de la dynamique de l’évolution stellaire.
Image NIRCam, cliquez pour agrandir
Plusieurs images ont été prises avec les deux NIRCam (proche infrarouge) et MIRI (infrarouge moyen) en utilisant les filtres F090W, F187N, F200W, F335M, F444W et F470N pour le premier et F700W, F1130W et F1500W pour le second. Les structures de couleur rouge vif peuvent donc être reconnues comme de grands satellites. « bulles ». Leur nature est liée aux vents générés par les étoiles en formation qui poussent le gaz et la poussière. En blanc et en bleu, on peut voir lesl’hydrogène ionisé par des émissions ultraviolettes.
On trouve également dans cette nébuleuse hydrocarbures aromatiques polycycliques. Ces molécules à base de carbone sont cruciales pour la création des étoiles et des planètes, bien que leur origine précise soit encore discutée. Dans les zones périphériques, la coloration rouge devient plus sombre et est liée à la présence d’hydrogène moléculaire, plus froid mais utile à la formation d’étoiles.
Image MIRI de la nébuleuse NGC 604
L’idée d’utiliser à la fois MIRI qui NIRCam permet une acquisition de données plus complète. Par exemple, dans l’infrarouge moyen, nous ne voyons pas beaucoup d’étoiles (en raison de l’absence d’émission à ces longueurs d’onde) ni de galaxies en arrière-plan, mais plutôt des nuages de poussière et de gaz. Pour comprendre la couverture de cette image du Télescope spatial James Webb il faut considérer qu’il occupe 1,8 arcminute, soit environ 1400 années-lumière.