Comme nous l’avons écrit récemment, suite à l’annonce que Vega-C ne volera plus qu’à la fin de l’année prochaine, l’Agence spatiale européenne (ESA) a décidé de lancer une fusée suborbitale, Miura 1.Europa souffre d’une pénurie de compagnies de fusées spatiales offrant peu d’alternatives et de problèmes majeurs d’accessibilité à l’espace. L’ESA en est consciente et s’efforce de « se mettre à l’abri ». Le lancement réussi de la fusée Vega (de la génération précédente) dans ces heures pour la mission VV23 est certainement une bonne nouvelle, mais si l’on considère l’expansion de l’économie spatiale, les répercussions économiques, politiques et militaires, l’Europe devra faire beaucoup plus. Un point de départ aurait pu être PLD Space ces derniers jours.
Bien que les projets de la société espagnole ne soient pas aussi ambitieux que ceux d’autres entreprises (notamment américaines), il s’agit néanmoins d’un pas vers une plus grande diversification des lanceurs spatiaux européens. Le lancement test du lanceur léger suborbital Miura 1 a représenté un premier succès pour l’entreprise qui va maintenant pouvoir poursuivre les essais, accepter les demandes des clients et viser le développement du lanceur orbital Miura 5.
PLD Space a lancé la fusée suborbitale Miura 1
Le 7 octobre à 2h19, la première fusée suborbitale a été lancée avec succès par une entreprise privée (fondée en 2011), PLD Space. Miura 1 est un petit lanceur suborbital qui permet d’effectuer des tests en microgravité, comme à bord de la capsule New Shepard de Blue Origin ou de l’avion spatial VSS Unity de Virgin Galactic.
Le lancement test de la Fusée Miura 1 s’est produit à partir de Centre d’expérimentation d’El Arenosillo appartenant à l’Institut national espagnol de technologie aérospatiale. Comme indiqué, il s’agissait uniquement d’un lancement d’essai dont l’objectif était de démontrer les capacités de poussée du moteur, de tracer la trajectoire et de suivre le comportement de l’engin lors de son ascension.
Le vol sauvegardé 306″ où a altitude maximale de 46 km. La fusée est tombée dans l’océan Atlantique. Initialement, une altitude de 80 km était prévue, mais Raul Torres (cofondateur et PDG) a déclaré que ce changement était destiné à des raisons de sécurité, afin que la trajectoire passe davantage au-dessus de l’océan Atlantique, ce qui l’allongeait mais réduisait l’altitude maximale.
La poussée du moteur a été ramenée de 122″ à 103″ afin de réduire la charge aérodynamique. Torres a ajouté que toutes les valeurs étaient nominales et que la fusée fonctionnait parfaitement. La pression dynamique maximale a été atteinte lors de la rentrée atmosphérique et le déploiement du parachute ainsi que le contrôle aérodynamique ont également été confirmés.
À l’avenir, l’objectif sera de récupérer le premier étage pour effectuer d’autres lancements et réduire les coûts. À bord se trouvait une expérience scientifique allemande destinée à tester les conditions de microgravité. Les données de Miura 1 servira à Espace PLD pour poursuivre le développement de la fusée Miura 5.
Espace PLD indique que Miura 1 peut transporter une charge utile de 100 kg à une altitude maximale de 150 km tout en subissant 3 à 4 minutes de microgravité (sur 12 minutes de temps de vol total) et avec une cadence de lancement initiale de 4 missions par an. Miura 5la fusée orbitale, volera jusqu’à 15 fois par an et pourra être lancée à partir de deux sites de lancement différents avec récupération du premier étage.
La capacité de charge utile atteindra 540 kg (en orbite SSO). Le premier étage mesure 20,37 mètres de haut et 2 mètres de diamètre. Cinq moteurs à biokérosène d’une poussée totale de 950 kN sont utilisés. Le deuxième étage mesure 10,94 mètres de haut et est équipé d’un moteur de 50 kN optimisé pour l’espace. Le profil de la mission est similaire à celui des fusées Electron de Rocket Lab, avec une récupération de l’océan par un parachute.