Starship n’est qu’un des programmes SpaceX (bien que le plus futuriste). À l’approche de l’éventuel test orbital du nouveau lanceur lourd entièrement réutilisable, la famille des lanceurs moyens/lourds, toujours aussi fiable, a été mise à contribution. Falcon continue d’enchaîner les lancements. Pas moins de trois lancements sont prévus aujourd’hui, dont celui de Crew-6 vers la Station spatiale internationale.
Les choses ne se sont pas déroulées comme prévu et Crew-6 n’a pas pu décoller en raison d’un problème avec les systèmes au sol qui fournissent le TEA-TEB (triéthylborane) utilisé pour enflammer le mélange de RP-1 et d’oxygène liquide qui alimente les moteurs Merlin-1D de l’appareil. Falcon 9. Aucun problème pour l’équipage, mais il devra tout de même patienter jusqu’au 2 mars. En attendant, la société d’Elon Musk s’efforcera de mettre de nouveaux satellites Starlinkavec quelques nouvelles fonctionnalités.
SpaceX et les nouveaux mini-satellites Starlink V2
Des deux lancements, le premier est prévu maintenant (après une mise à jour) à 0h13 demain depuis la Floride tandis que le second dans la soirée également demain depuis la Californie (après un report dû au mauvais temps). Alors que ce dernier sera le lancement de Satellites Starlink de la génération précédente (1.5), le premier étant le plus important puisqu’il s’agit de V2 mini (deuxième génération), sur lequel nous avons déjà écrit dans le passé.
Initialement SpaceX avait l’intention de lancer les satellites de deuxième génération uniquement via Starship, mais devant attendre un certain temps avant de procéder à des tests avec des charges utiles à bord, la société a dû se rabattre sur des versions modifiées pouvant être lancées avec un porteur moyen tel que Falcon 9.
D’après SpaceX lui-même dans un Discussion sur Twitter le nouveau Starlink V2 mini auront plusieurs avantages. Par exemple, ils utilisent des antennes réseau phasé plus puissants et permettent l’utilisation de la bande E, offrant ainsi une capacité environ quatre fois supérieure à celle de la génération précédente. Cela devrait permettre de connecter de plus en plus d’utilisateurs en même temps tout en offrant un meilleur service.
Une autre nouveauté concerne l’utilisation de Propulseurs à effet Hall en utilisant argon comme gaz. Cela signifie que l’on utilise un élément plus abondant et moins cher que le krypton (d’autres entreprises utilisent le xénon) utilisé dans la génération précédente, tout en obtenant de meilleures performances. En effet, à mesure que le nombre d’unités lancées augmente, la disponibilité du krypton devient un facteur limitant, alors que l’argon est beaucoup plus abondant.
Ces propulseurs ont été développés en interne par SpaceX permettant de multiplier par 2,4 la poussée et par 1,5 l’impulsion spécifique par rapport à la génération précédente. L’entreprise précise également que l’argon est utilisé pour la première fois dans l’espace à cette fin. Les spécifications font état de 170 mN de poussée et 2500″ d’impulsion spécifique, d’une augmentation de 50% du rendement, de 4,2 kW de puissance et de 2,1 kg de masse.
Bien qu’étant V2 mini ces nouveaux satellites Starlink ne sera pas lancé avec le même nombre d’unités que la génération précédente. En fait, lors du lancement de ce soir, le Falcon 9 mise en orbite « seulement » 21 au lieu des 50 satellites habituels (environ). Lorsque Starship deviendra opérationnel, nous assisterons au lancement des satellites V2 standard avec de nouvelles améliorations en termes de capacité, ce qui renforcera encore le service (et augmentera les unités disponibles).